Le Doggerland et le fleuve Manche

Le Doggerland et le fleuve Manche

Date : 11 juin 2022 à 10h30  
Intervenant : William MILLS, archéologue

Lieu : Auditorium du Musée d’Archéologie nationale
Place Charles de Gaulle – Saint-Germain-en-Laye

Le Doggerland et le Fleuve Manche adjacent forment un vaste territoire englouti, absent des mémoires depuis près de 10 000 ans, tel une « Atlantide » préhistorique. Ces plaines étendues, sillonnées par les plus grandes vallées fluviales du nord-ouest de l’Europe, regorgeaient de troupeaux et d’activités humaines à la fin de la dernière Glaciation, il y a 15 000 ans.
Le
« Tardiglaciaire » est une époque qui a connu, durant environ 3 500 ans (de 15 500 à 11 900 cal BP), des transitions environnementales et culturelles spectacu- laires à la fin de l’ère géologique Pléistocène, précédant l’actuelle « Holocène ». Durant l’Holocène, avec des industries qualifiées de mésolithiques, la majeure partie de cet espace est déjà inondée suite à l’élévation du niveau de la mer, immergeant son histoire pendant plus de 10 000 ans, jusqu’à ce qu’observations et sciences tentent de le reconstituer à la fin du 19e siècle. Un premier objet a été identifié comme préhistorique dans les années 1930, le harpon d’Oder et Leman, preuve de l’activité humaine dans cette vaste région reliant toute l’Europe du Nord-Ouest.
Cette conférence expose la temporalité, la géographie ainsi que les importantes adaptations environnementales et humaines de cette courte période d’intenses activités dans les terres oubliées du Doggerland et du Fleuve Manche. C’est une période de fluctuations climatiques et environnementales extrêmes, et d’une élévation soudaine et continue du niveau de la mer qui recouvrit rapidement ces grandes étendues. Une période aussi où s’éteint localement la mégafaune, telle que le mammouth et le mégacéros (élan irlandais). L’adaptation humaine est perceptible dans les archives archéologiques, dont les preuves continuent d’être remontées des fonds de cette région submergée. Cette reconstruction archéologique est possible, notamment, grâce à de nouvelles méthodes de cartographie sous-marine, des échantillons de sa végétation passée ainsi que des milliers d’ossements et d’artefacts humains récupérés dans des filets de pêcheurs, révélant la prospérité du Doggerland et du Fleuve Manche au cours du Tardiglaciaire.

Conférence gratuite pour les adhérents, sur présentation de la carte – 5 € pour les non-adhérents.

Réservation obligatoire : resa.saman@gmail.com

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